Atelier d’écriture n°7 : un conte Charentais

Bonjour, c’est après plus de quatre mois de disette que je publie un nouveau texte. J’ai tendance à être un peu seul ici, mais sachez que vous trouverez deux ou trois autres textes à venir très rapidement.

Thème : écriture d’un conte Charentais.

Il exista une époque où Angoulême ne dépassait pas les limites de son plateau. Un temps où le bois constituait l’ultime rempart contre tout type d’agresseurs. Notamment des dragons cracheurs d’acide.

On venait de tous les alentours survivre ici, à cause de sa position surélevée rapport aux terres avoisinantes. Lorsque le danger s’annonçait, cela permettait aux plus courageux de se cacher dans les catacombes. Mais il y avait pire. La monstruosité, le genre humain la gère assez bien : il la décime. Mais lorsqu’un des nôtres que l’acide estropiait ou défigurait, plus personne ne savait comment procéder. Le doute et l’impuissance dominaient. C’est avec si peu que les plus grandes civilisations du passé se sont écroulées.

Il y eu des bons et des mauvais angoumoisins. Dans ce cas, il ne faut pas attendre un miracle ou la fin du monde. Il suffit de trouver quelqu’un, n’importe qui, d’assez stupide pour être courageux et d’assez intelligent pour refuser de subir. Il n’est pas nécessaire de posséder un château fort pour se protéger, mais d’un rapide sens de l’adaptation. Il ne se trouve pas, il se révèle spontanément. Il ne correspond à aucun portrait-robot établi par les autorités ou chansonniers. Il est l’inverse de ce qui est contraire aux légendes.

Cet homme, c’était une femme. Son calme, une pugnacité contre l’immobilisme. Son courage, une méfiance envers les difficultés. Son père avait voulu la protéger, il en perdit la vie. Sa mère avait voulu la protéger également, elle en perdit la vie aussi. Son mari voulut la protéger, ses enfants et lui en perdirent la vie. Alors quand tout fut perdu, dans les larmes, le sang et l’acide, elle se mit bille ne tête de trouver l’origine du mal afin de l’occire.

La femme se rendit de ses pieds nus jusque dans les tréfonds de la forêt de la Braconne. Elle y découvrait une tanière, entourée ou perdue au milieu d’arbres morts. De ci de là, des cadavres, enfin ce qui y ressemblait de loin, étaient embrochés sur les branches. L’angoumoisine ne reconnaissait pas ses voisins, des enfants ayant joué devant sa maison. Peut-être, écrasait-elle les crânes des siens sous chacun de ses pas.

Elle se dirigea droit devant, sans hésiter, vers un dragon jaune fluo. C’était le plus petit de la bande, des yeux torves de moutons. Des moignons remplaçaient ses ailes, dévorées au berceau par ses frères et sœurs.

D’instinct, elle savait portait la responsabilité de cette situation abracadabrantesque. Le sol fumait. Des flaques d’acide telle de la morve, étaient disséminées à perte de vue. Elle ne les évita pas toutes. La furie venait dire ce qu’elle avait à dire. Les vapeurs rongeaient ses vêtements et sa beauté. On voyait à travers ses muscles et lambeaux de peau, sa colère qui pulsait.

La villageoise fit face au dragon. Il éprouvait le plus grand mal à se déplacer, comme si depuis trop longtemps il s’était habitué à donner des ordres.

La femme lui creva les yeux puis transperça le cœur avec son bras. Le sang corrosif liquéfia l’humaine dans le limon, parce que la mort n’oublie personne. La belle et la bête, deux monstres, deux victimes, deux personnages qui avaient subit le sort de tous ayant le malheur de naitre prétendument faibles ou différents ; ayant su mettre les hommes à genou. Par la férocité ou l’intelligence.

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