Bonjour! Voici ma participation au concours de nouvelle de L’Autre Librairie à Angoulême. Le thème : la conversation épistolaire avec son auteur favori.
Je pense que je me suis écris, pour me plaindre et me donner du courage. C’est très court car je ne me suis pas donné beaucoup de temps en m’y planchant la veille pour le lendemain. Voici ma contribution :
Cher toi,
À Angoulême, le 30/10/19
J’espère qu’il n’est pas trop tard pour t’écrire. On m’a dit que tu avais probablement déménagé depuis le temps. Je n’en suis pas si sûr. J’ose à peine l’imaginer car ce n’est pas dans tes habitudes. Angoulême, tu disais y être né pour y vivre toujours. Pour ton plus grand bonheur et malgré toi. Tu y as fait ton trou, peut-être celui pour mourir. Mais parlons de choses joyeuses. Parlons de toi.
Que deviens-tu ? Comment vont tes écrits ? Tu en fais toujours ? Je ne sais même pas si tu vas me répondre, si même tu vas oser. Ce serait une erreur et probablement une lâcheté. On ne gagne rien à rester silencieux. Tu appartiens à cette catégorie de personne pouvant mourir de ne rien écrire. J’ai pensé à toi l’autre jour. Lors d’un repas de famille, ma petite nièce me racontait son devoir de français.
La maitresse leur demandait d’écrire sur leur passion ou métier envisagé. Ma foi, pour son âge, elle a réalisé un joli petit paragraphe : « Je rêve d’être écrivaine ». Elle me l’a confié avec un magnifique sourire.
C’est marrant, parce qu’une autre de tes phrases m’est revenue en mémoire, lors de pensées, je t’avoue, un peu nostalgique. Tu me disais : « Tout le monde rêve d’être artiste, tout du moins de laisser une trace de son âme ». C’est aussi mon cas. J’ai ouvert un tiroir de mon bureau.
Il contient les vestiges d’années et d’années de prises de notes, de textes ça et là ; et quelques romans que j’ai écrit. J’avais essayé d’en faire publier un ou deux, mais la Gloire et la Fortune n’ont pas remarqué mon existence. Pas grave. Relativiser, c’est une excuse pour la médiocrité. C’est avant tout un problème d’estime de soi. Mais tu verras, cela fait du bien.
Tu vois ces maisons construites trop près du bord de mer, que l’érosion du littoral englouti ? C’est pareil.
J’attends de tes nouvelles avec impatience. Je saurais mieux où j’en suis. De mon côté, je suis rentré dans le rang. Tout du moins, j’essaye. Une maison, une petite femme et des enfants me remplissent quotidiennement mon histoire.
Tu as déjà essayé ? Est-ce que l’idée t’a effleuré l’esprit ?
À bientôt, ou à jamais
Ton ami
J’ai trouvé ton texte à fleur de peau comme toujours. Très sensible. Point besoin de gloire ni de fortune pour écrire. Ouvre tes tiroirs, fouille tout au fond, tu trouveras des mots précieux, tu en as plein, j’en suis sûre. Et puis laisse ton âme les agencer, les bousculer, elle saura.Et puis, pourquoi pas rentrer dans le rang. A toi de voir. Rien n’est figé, tout est toujours possible. Je te souhaite une longue vie d’écriture. Je t’embrasse. A très bientôt.
Régine
Merci pour ton très gentil message. Effectivement, pour écrire, il suffit de soi-même. (Et grâce à toi aussi, j’ai réparé le système de commentaires.)
à très bientôt à l’atelier d’écriture et sur les salons! Très bonnes fêtes 😉