Mes lectures : Dans le jardin de l’ogre, de Leïla Slimani

Parfois Instagram ne me permets pas de partager l’entièreté d’un texte. C’est aussi l’occasion de voir si des personnes me suivent uniquement sur ce blog, apportant un confort de lecture ; et pourquoi pas d’échanges. On commence avec Dans le ventre de l’ogre de Leïla Slimani.

06/07/21 Dans le jardin de l’ogre, Leïla Slimani

Je suis dans ma période Leïla Slimani. Je vais en lire un ou deux encore. J’avais déjà lu « une chanson douce » il y a quelques années.

Je retrouve dans son premier roman son style : plume efficace mettant en scène des personnages très froids. Ils sont généralement féminins. Leur trait de caractère principal, ayant probablement donné le style Slimani récompensé : un manque pathologique d’empathie. Que ce soit envers leur entourage ou elle-même. Ceci prend à rebrousse-poil le cliché : femme = empathie & instinct maternel, homme = dureté.

On se retrouve ici avec une femme à l’écoute de ses pulsions, dépendante de sa bestialité. Une femme dont la sexualité est quasi virile : nombre de conquêtes, indifférence au partenaire, pas d’attachement, plaisir insatisfaisant puis frustrant, etc… Contre-cliché d’un cliché. C’est toujours la névrose injuste de l’humanité : vouloir des femmes libres et assouvies sexuellement, des femmes putains ; et en même temps leur en tenir rigueur en les jugeant. En les condamnant pour ça. Le bien qu’elles apportent aux hommes et autres femmes.

Nymphomane. On déteste le mot quand il rabaisse, on apprécie quand il sert de justification à la tromperie. Désirer quelqu’un d’autre, est-ce le début d’une tromperie ? Dépêchez-vous de vous auto-répondre : « non ! » Vous pouvez garder votre petit secret. Quoique mes DM sont ouverts pour les avis, confessions et contre argumentations.

Adèle, personnage principal, vient tout inverser : son mari (incarnant en théorie le virilisme / patriarcat) avec un job de chirurgien à qui on propose une bonne évolution professionnelle, ses rêves de grande maison accueillant une grande famille, aspirant à une vie simple et rangée, très apprécié ; est inversement rabaissé par sa faible sexualité et humilié par son cocufiage. D’abord insoupçonné puis rationalisé pour être acceptable. Adèle, par sa sexualité, renverse la table du : « pour être une femme (accomplie), il faut être marié, à l’écoute et service du mari et de l’enfant ; faire bonne figure en société ou face aux parents (les vôtres autant que la belle-famille)

Être une femme parfaite est une torture pour les femmes. Enfin certaines. On prend souvent l’image du corset pour évoquer la compression du corps et du rôle des femmes dans la société. Mais il y a selon moi plus terriblement réel et horriblement symbolique : la vierge de fer. (google image, âme sensible s’abstenir) « On ne née pas femme, on le devient » disait Simone de Beauvoir.

Merci à Clara pour le conseil lecture

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