Petit rafraichissement du site en interne. Je compte publier deux ateliers d’écritures consécutifs. Ce sont ceux réalisés lors de l’atelier « des mots en douce » de Janvier et février
1er exercice :
Choisir un titre pastiché et en faire une 4ème de couverture
Cime et bâtiment, le nouvel essai de Leonard de Vinci sur comment construire une tour Vincienne. Notamment dans le 20ème arrondissement de Paris. Sortez les boulons et les rivets, affutez la pierre des Alpes. Vous allez apprendre comment rejoindre le ciel depuis la sortie de métro du Trocadéro.
Cause et conséquence. Vous trouverez la vie un peu injuste, comme si vous veniez de perdre votre enfant, comme si votre compte en banque était siphonné après 40 ans d’économie grâce à un dur labeur. À qui la faute ? La faute à pas de chance. Sans complaisance, mettez le monde à feu et à sang. À qui la faute ? Trouvez-vous dans ce roman.
2ème exercice :
Improviser un texte à partir d’un exemple de Francis Ponge, le parti des choses.
L’odeur de pin, celui du cercueil. Tout est beau, tout est propre dans ce salon mortuaire où sont alignés des objets aux prix d’œuvres d’art.
– Ça pue le mort, dit l’enfant.
– Mais non, c’est papi lui répond maman. Elle-même ne s’est plus lavée depuis l’annonce cataclysmique du décès de sa maman adorée.
Le conseiller des pompes funèbres ne fait plus la différence. Des morts sont plus propres que les vivants. Disons mieux présentables grâce à son travail. La nouvelle secrétaire, qui cherchait désespérément un nouvel emploi, question de vie ou de mort, entre en apnée dans la pièce.
– À quand remonte le décès de notre femme monsieur ?
– Une semaine maintenant, balbutie le vieux monsieur. Il respire mal et ne sent plus aucune odeur. Ce n’est pas la COVID mais la morve incessante obstruant ses naseaux.
– Maman, y’a papi il a le nez tout rouge !
– Tais toi mon fils.
À cacher la vérité aux enfants, ils ne savent pas si c’est drôle dans un enterrement de pointer du doigt les nez de clowns barrissant des trompettes d’éléphants. « Tu pues du bec » s’esclaffe-t-il. Une claque violente sur sa joue lui passe l’envie d’exprimer ses pensées quelques peu nauséabondes.
– Je ne sens plus ma joue, chouine quand même l’enfant en se la caressant.
– Je ne sens plus rien du tout, pleura le papi.
Le conseiller funèbre se vanta. « Nous proposons des cercueils sans odeurs ou vers diffuseurs de parfum. Pour accompagner le mort dignement. Tout dépend de votre peine…euh je voulais dire budget. »
– Je parlais de mon cœur, tremble la vieille souche.
– Pardon, monsieur. J’ai été maladroit. Nous voyons tellement de malheurs ses derniers temps que nous manquons parfois de nez… Je veux dire de tact. Je reviens vers vous, je crois que le salon n°3 attend un nouvel invité. Je vais m’aérer l’esprit…
– Oui faites, tranche la maman.
3ème exercice :
Décrire un personnage
À la recherche du fils. Je lui avais donné une éducation, du goût, des loisirs, une liberté. Et voici qu’il me déteste. À ses yeux, je représente le mal. Il aurait préféré naitre sans me connaitre, avoir sans me devoir. J’essaie de le comprendre : « Impossible, t’es trop con » qu’il me dit. J’essaie de discuter avec lui « J’ai pas ton temps » qu’il me dit. J’essaye de me faire pardonner « Ah là tu m’intéresses » qu’il me dit. Hier cela m’a coûté 500€ « Merci » qu’il me dit « mais tu peux faire mieux. Je suis ton fils quand même. »